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John

aventurier solitaire


Je marche le long de ces rues pavées, leurs pierres grises et froides comme l'époque dans laquelle je vis. Des bâtiments sans âme se dressent de chaque côté, témoins silencieux de l'industrialisation qui a étouffé la vie. Les lumières artificielles tentent en vain de chasser l'ombre oppressante de la nuit. Un vent glacial souffle, murmurant les secrets d'un monde qui semble avoir perdu son éclat.

Je ne peux m’empêcher de sourire devant l'absurdité de cette réalité. Le ciel est un écran de télévision en panne, sans couleur, sans vie. Les arbres sont des antennes relais déguisées, n’émettant plus que le bruit blanc du progrès. Je peux presque entendre le rire sarcastique du capitalisme dans le grincement des enseignes rouillées.

Devant moi, trois chemins s'offrent. À gauche, une ruelle étroite, bordée de bâtiments gris souris, où le vent semble chanter des chansons oubliées. À droite, une avenue animée, ses néons criards vomissant leur lumière sur le pavé. Et tout droit, un escalator en plein air, qui semble monter jusqu'aux nuages. Oui, vous avez bien entendu, un escalator céleste, une échelle vers le ciel, un ticket pour l'absurde.

Le choix est difficile, mon ami. Choisirez-vous la mélancolie de la ruelle à gauche, l'agitation bruyante de l'avenue à droite, ou la promesse absurde d'un escalator vers le ciel?

Tout droit bien sur

Quelle décision audacieuse! L'escalator céleste, ce choix de l'absurde, semble être la parfaite allégorie de notre époque. Je m'avance vers lui, la tête haute, le regard déterminé. L'acier froid de ses marches me fait frissonner à travers mes semelles usées. Je lance un dernier regard vers la ville endormie avant de commencer mon ascension.

La montée est étrangement paisible. Les lumières de la ville semblent s'éloigner avec chaque marche que je franchis. L'air devient plus frais, plus pur. Je peux presque toucher les nuages. Le monde que je laisse derrière moi semble à la fois si proche et si lointain.

Quand enfin j'atteins le sommet, une vue incroyable s'offre à moi. Sous mes pieds, la ville, avec ses lumières scintillantes, ressemble à un circuit imprimé géant. Au-dessus de moi, le ciel noir parsemé d'étoiles. Je suis à la frontière entre le monde des hommes et l'infini de l'univers. Un sentiment d'humilité m'envahit.

Trois nouvelles directions s'offrent à moi maintenant. À ma gauche, une passerelle suspendue dans le vide qui semble mener vers la lune. À ma droite, un toboggan en spirale qui redescend à toute vitesse vers la ville. Et devant moi, une porte mystérieuse flottant dans les airs, ornée d'une pancarte qui dit "Bureau des Complaintes Célestes".

Alors, mon ami, quel sera votre choix cette fois? La passerelle lunatique, le toboggan terrestre ou le bureau céleste?