John

Je me balade, l'air hagard, dans les rues désertes d'une ville qui ne chante plus. Les néons clignotent, comme des yeux fatigués qui tentent en vain de rester ouverts. Les vitrines sont vides, les enseignes tombent en lambeaux. Seul le vent semble encore vivant, sifflant son requiem pour une époque révolue.

Je m'arrête un instant pour observer une vieille affiche publicitaire qui se décolle d'un mur de briques ternes. "Vivez le rêve américain", clame-t-elle avec une ironie amère. Où est passé le rêve ? Il semble avoir été aspiré par le vide, tout comme l'humanité qui peuplait autrefois ces rues.

La ville n'est plus qu'un squelette, une coquille vide délaissée par ses habitants. Elle porte les stigmates des excès de l'homme, de sa soif insatiable de consommation et de sa course folle vers le progrès. Un progrès qui semble avoir laissé sur son passage bien plus de ruines que de merveilles.

Je suis un spectateur de cette décadence, un témoin silencieux de la chute d'un monde. Je porte en moi la nostalgie d'un temps que je n'ai pas connu, une époque où la vie n'était pas encore une marchandise, où l'homme n'était pas encore un numéro.

Et tandis que je déambule dans cette ville fantôme, trois chemins s'offrent à moi. À ma gauche, la rue des Soupirs, où les murs semblent encore pleurer la disparition de leurs habitants. À ma droite, la rue des Oubliés, où chaque pavé porte la marque d'une histoire effacée. Et devant moi, la rue des Licornes volantes, où, paraît-il, on peut encore apercevoir des licornes qui volent au clair de lune.

Alors, quelle direction vais-je prendre ? Le choix est entre vos mains.