Errant dans les rues de cette ville imaginaire, je me sens comme un fantôme perdu dans une peinture abstraite. Les bâtiments semblent se fondre dans un ciel grisâtre, leurs contours indistincts évoquant des ombres sans substance. Les rues sont vides, comme si la vie avait été aspirée, laissant derrière elle un silence pesant et un sentiment d'abandon.
Je m'arrête devant une vitrine de magasin. À l'intérieur, des mannequins vêtus des dernières tendances de la mode semblent plus vivants que moi. Leurs visages de plastique arborent des sourires figés, une caricature grotesque de la joie humaine. Je ne peux m'empêcher de penser à ces usines où des machines remplacent peu à peu les hommes, produisant en masse des objets sans âme. Serions-nous devenus nous-mêmes des produits, interchangeables et remplaçables ?
Je poursuis ma déambulation, les pensées tournoyant dans ma tête comme des feuilles emportées par le vent. Chaque pas me semble plus lourd, chaque rue plus indifférente. Pourtant, il y a quelque chose d'étrangement enivrant dans cette errance, comme si chaque coin de rue pouvait révéler une absurdité nouvelle, un détournement de la réalité qui ferait basculer mon monde.
Devant moi se dessinent trois chemins. À gauche, la rue des Illusions Perdues, où des licornes à l'air triste tirent des chariots remplis de billets de banque. À droite, l'avenue des Rêves Brisés, bordée d'usines désaffectées qui crachent des nuages de sucre filé. Et tout droit, l'allée des Miracles Improbables, où des arbres en plastique fleurissent des téléphones portables.
Alors, quelle direction choisissez-vous ? Prendrez-vous la rue des Illusions Perdues, l'avenue des Rêves Brisés ou l'allée des Miracles Improbables ? Ou bien avez-vous une autre idée d'échappatoire à ce monde dénué de vie ?