Je déambule, tête baissée, dans un dédale de rues sans âme. Les ombres des buildings, tels des monstres de béton, se gorgent de la lumière du jour, laissant le pavé éternellement sombre. Les vitrines, autrefois vivantes, sont désormais des miroirs sans reflet, les mannequins des spectres de plastique. L'air est lourd, chargé d'une tristesse presque palpable.
Je passe devant un parc, autrefois le poumon de cette cité, aujourd'hui transformé en parking à ciel ouvert. Les arbres, ces géants verts, sont devenus des poteaux de métal stériles. Les chants des oiseaux, remplacés par le bourdonnement monotone des moteurs électriques.
Je soupire, un rire s'échappe de mes lèvres. Un rire amer, un rire d'homme qui a vu le monde se faner autour de lui. Autrefois, cet endroit était vivant, vibrant, humain. Maintenant, c'est une carcasse, une coquille vide, une ville fantôme baignant dans un océan de silence.
Je lève les yeux vers le ciel. Il est gris, toujours gris. Les nuages semblent être des taches d'encre indélébiles sur une toile blanche. Je me demande quand est-ce que j'ai vu le bleu pour la dernière fois.
Je continue mon chemin, perdu dans mes pensées. À chaque pas que je fais, je me sens de plus en plus étranger dans la ville où je suis né. Un étranger dans un monde où la vie semble avoir disparu.
Je me trouve maintenant à un carrefour. Trois rues se présentent devant moi.
La première, la rue des Soupirs, là où se trouvait mon café préféré.
La seconde, la rue des Oubliés, où j'ai aimé et pleuré.
Et la troisième, la plus absurde de toutes, la rue des Licornes Volantes, où, dit-on, les rêves prennent vie.
Alors, où souhaitez-vous que je continue?