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John

aventurier solitaire

"Libération des Licornes Dansantes"

Je me promène, clopin-clopant, dans les rues ternes et décolorées de cette ville que l'on pourrait croire sortie d'une toile de Magritte. Les immeubles, hauts et froids, semblent se pencher sur moi comme des géants de béton, leurs fenêtres éclairées projetant des ombres étranges sur le sol. La vie semble avoir déserté ce lieu, ou peut-être est-ce moi qui ai déserté la vie ?

Les rues, autrefois pleines de rires et de chuchotements, sont à présent silencieuses. Je passe devant les vitrines des magasins, leurs mannequins vides me fixant de leurs yeux vides. "Même les mannequins semblent désolés", je murmure pour moi-même, mes paroles se perdant dans le vent glacé.

Je me sens comme une ombre dans un monde de lumière, un fantôme dans une machine bien huilée qui a oublié comment rire. Je me demande parfois si je suis le seul à remarquer la tristesse qui se cache derrière le sourire de la serveuse du café du coin, ou la lueur d'épuisement dans les yeux du chauffeur de bus.

Je m'arrête à un carrefour, regardant les trois chemins qui s'ouvrent devant moi. À ma gauche, la rue des Soupirs, une petite ruelle pavée qui semble s'enfoncer dans les entrailles de la ville. À ma droite, l'avenue de la Résignation, une longue artère droite et monotone. Devant moi, l'allée des Licornes qui Dansent le Cha-Cha, un chemin sinueux qui semble défier les lois de la gravité et de la logique.

Alors, que choisissez-vous ? La rue des Soupirs, l'avenue de la Résignation ou l'allée des Licornes qui Dansent le Cha-Cha ? Ou peut-être avez-vous une autre idée en tête ? Après tout, c'est votre histoire autant que la mienne.

devant

Ah, l'allée des Licornes qui Dansent le Cha-Cha, un choix audacieux ! Cette allée, dont le nom semble sorti d'un rêve enfantin, est un défi à la logique et à la gravité. Le trottoir flotte en l'air en défiant les lois de la physique, le béton est remplacé par des nuages de coton et des arcs-en-ciel. Au loin, je peux voir des silhouettes qui ressemblent à des licornes, toutes en train de danser le Cha-Cha.

Je commence à marcher, mes pieds nus effleurant le sol doux et spongieux. Le monde autour de moi semble s'illuminer d'une lumière dorée, comme si le soleil avait soudain décidé de se montrer. Les licornes, avec leurs crinières chatoyantes et leurs cornes étincelantes, tournent et virent avec une grâce inégalée. Leurs yeux, d'un bleu profond, me regardent avec curiosité et amusement.

Je me sens étrangement à l'aise ici, comme si cette absurdité était exactement ce que je cherchais. Le rire, que j'avais oublié depuis longtemps, commence à me chatouiller la gorge. Je me sens libre, plus libre que je ne l'ai jamais été.

Mais tout à coup, une réalité plus sombre me frappe. Ces licornes, aussi belles et joyeuses soient-elles, ne sont-elles pas aussi des victimes de notre soif de divertissement ? Leurs danses, aussi gracieuses soient-elles, ne sont-elles pas aussi des performances forcées pour notre amusement ? Je me sens soudain honteux, comme si j'étais complice de cette exploitation.

Alors, que devrais-je faire maintenant ? Devrais-je continuer à marcher, en ignorant mon malaise croissant ? Devrais-je faire demi-tour et retrouver la froide réalité de la ville ? Ou devrais-je essayer de libérer ces licornes, même si cela semble être une tâche impossible ?